BRDCST
À l'avant-garde
Initié en 2016 par l’Ancienne Belgique, BRDCST fut pensé comme un événement ne réunissant pas que des trentenaires socialement favorisés et fans d’indé. Ses affiches croisent allègrement psychédélisme turc, groupes à guitares, nouvelle vague du jazz, hip-hop hors normes, black metal ou… electro avant-gardiste, comme en témoigne notre sélection.
Tirzah
Elle a concocté une partie de l’affiche de BRDCST, et on comprend aisément pourquoi. En trois albums, Tirzah Mastin (simplement nommée Tirzah) a glissé peu à peu d’une electro marquée par le UK Garage vers une pop inclassable. Dès Colourgrade (2021) l’efficacité (du dancefloor) ou le cocon (de la chambre à coucher) sont délaissés pour mieux plonger les chansons dans un bain acide d’ambient malade et consumé. Son dernier album en date, étrangement intitulé trip9love…???, synthétise toutes les recherches de la Britannique, concassant grime et R’n’B, et promet sur les planches un moment à part. À l’image de sa place sur la scène contemporaine.
>> 05.04, AB Flex, 18h, 31/30€
Oneohtrix Point Never
Daniel Lopatin, alias OPN, partage avec Mica Levi l’amour des BO. Citons la plus réussie : celle obsédante et déviante de Good Time (2017) des frères Safdie. Solitaire, certes, mais pas ermite, le natif du Massachusetts a bossé avec The Weeknd, Iggy Pop ou MGMT. L’Américain crée, seul, une oeuvre personnelle et plurielle, où se croisent les ombres de Vangelis et Brian Eno. Son dernier EP en date, Ambients, ne déroge pas à la règle, inaugurant des paysages sonores infinis dans lesquels il fait bon se perdre…
>> 08.04, AB Flex, 19h, 29/28€
Mica Levi
À l’heure où l’on écrit ses lignes, la BO de La Zone d’intérêt n’est pas commercialisée. Noble décision, tant cet ambient suffoquant signé Mica Levi est indissociable des images de Jonathan Glazer. Apparue sur la scène punk des années 2000 sous un alias très Pokémon (Micachu & The Shapes), Mica Levi est depuis devenue une artiste protéiforme, dont les oeuvres mélangent bricolages hirsutes, trouvailles soniques et langueur étrange. Sur scène, on peut donc s’attendre à tout, sauf à ce que l’on croit connaître.
>> 05.04, AB Flex, 18h, 31/30€
Autechre
C’est une figure de Warp “canal historique”, aux côtés d’Aphex Twin et Boards of Canada. Parus entre 1993 et 1998, les cinq premiers albums du duo constituent une quinte flush parfaite pour qui veut découvrir ce qu’on nommait alors IDM. Une techno qui ne se danse pas vraiment, mais se dissèque à la maison et se ressent en live. La dernière sortie d’Autechre ? Les NTS Sessions (2018) – huit heures de son, tout de même. Oui, cette musique demande du temps, de l’investissement. Quoi de mieux que de la (re)découvrir sur scène, alors ?
>> 04.04, Grande salle, 19h, 36/35€
Sélection / 04.04 : Autechre, Russell Haswell // 05.04 : Tirzah, Coby Sey, Loraine James, Meril Wubslin, LIONSTORM, Brìghde Chaimbeul, Ellen Arkbro, Mica Levi, Anja Ngozi, Amor Muere // 06.04 : Alabaster DePlume, The Necks, Amaro Freitas, One Leg One Eye, goat (jp), Attila Csihar, Shovel Dance Collective, Cole Pulice, Youmna Saba, H31R, freddie Murphy, Accidental Meetings, Beans // 07.04 : Attila Csihar, BCUC, Slauson Malone 1, Moin, Holy Tongue, Shida Shahabi, Clarissa Connelly, Chalk, Benefits, Pruillip, Gordan, Lenhart Tapes, Flora Yin Wong, Niecy Blues // 08.04 : Oneohtrix Point Never