Whispering Sons
Le show et le froid
Soyons clairs, ces “fils chuchotant” n’ont pas inventé la poudre, mais ils savent la faire parler. Révélé en 2018 avec l’album Image, le quintette venu du Limbourg s’est depuis imposé comme l’un des meilleurs groupes post-punk du moment. Évidemment, les références se bousculent au portillon, de Joy Division à Interpol. Un oeil dans le rétro, certes, mais l’avenir devant eux. Car ces Flamands tirent leur épingle du jeu grâce à un songwriting inspiré, une interprétation virtuose et surtout la voix grave et profonde de leur chanteuse, Fenne Kuppens. Sur les planches, leurs performances habitées traduisent à merveille cette énergie du désespoir propre à notre époque.
Whispering Sons
The Great Calm
( [PIAS] )
Annoncé par les synthés glacials de Cold City, ce troisième album confirme tout le bien qu’on pensait de Whispering Sons. Mieux, il nous surprend. Contrairement à ce que promet le titre du disque, ces 12 morceaux tempétueux témoignent d’une maîtrise totale de leur sujet comme d’un perpétuel renouvellement. Le jeu de guitare stupéfiant de Kobe Lijnen sur Something Good renvoie au meilleur de Sonic Youth, quand Still Disappearing ou Poor Girl évoquent le rock gothique de Nick Cave. La comparaison vaut pour la voix d’outre-tombe de Fenne Kuppens, mais aussi pour ces envolées et ruptures dignes de Tupelo, du précité Australien. Un chef-d’oeuvre sombre et lumineux.