Adèle Castillon
Musique et dépendances
On se souvient de Videoclub, duo nantais qui avançait Main dans la main, pour reprendre un titre d’Elli & Jacno, l’un de ses modèles affichés. Tout s’est achevé avec un SMS et Adèle Castillon, désormais amoureuse solitaire, n’a pas connu que des hauts. Elle s’en ouvre aisément dès le titre de son premier album solo, Plaisir Risque Dépendance. Accrochée aux opiacés, remise depuis, la jeune femme de 22 ans dresse des parallèles entre amour et drogue le long de pop songs qui renvoient à une vague francophone très contemporaine, nourrie aux 80’s bien sûr, mais aussi à une certaine électronique. Pas un hasard, car Surkin, des labels Institubes et Marble, signe la majeure partie des instrus. Par ailleurs, au-delà du potentiel très addictif de certains morceaux (Alabama, Impala) on perçoit ici un mal-être diffus et très début de siècle. Une façon de chanter les dents serrées, comme fatiguée, blasée, que l’on retrouve parfois chez Billie Eilish ou la très recommandable Marie-Flore, le tout nimbé d’une légèreté pop voisine de celle d’Angèle. Reste à voir comment elle transpose cet intimisme sur scène.