Albin de la Simone
La Vie devant soi
« Je vais changer », nous prévenait-il dès son deuxième album, en 2005. Il n’a pas menti. À l’heure du septième, l’arrangeur et songwriter Albin de la Simone se réinvente encore, et a confié les clés de son dernier disque à Sage. Histoire de changer… dans une continuité qui lui va plutôt bien.
Albin de la Simone relève de ces artistes que l’on ne perd jamais vraiment de vue. L’Amiénois est toujours dans les parages, dans ses disques (forcément) ou ceux des autres (Souchon, Le Forestier, Miossec, Pomme voire… Iggy Pop !). Un arrangeur arrangeant certes, mais déterminé. À l’image d’une œuvre intimiste et chaleureuse qui conte nos petits tracas de manière tendrement cruelle. Alors, le titre de son dernier album, Les Cent prochaines années, pouvait étonner : de la Simone se lançait-il en géopolitique ? Que nenni ! Le Picard traque le temps qui passe et s’interroge sur ce qu’on laisse derrière soi. Il évoque les joies et les ruptures, les regrets et les remords. Bref, il prend l’existence à bras-le-corps et la met en musique avec une approche pop presque nouvelle chez lui, que l’on doit sans doute à son collaborateur, Sage (aperçu chez Clara Luciani ou Alex Beaupain). Comme un besoin de s’ouvrir après un LP instrumental (Happy End, 2021) qui prit son monde à contre-pied. Sur scène, entouré de la guitariste Marie Lalonde, de Marielle Chatain (claviers, trombone) et du batteur Franck M’Bouéké, de la Simone livre une performance intimiste ET électrisante – pas un mince exploit.