Peet
Chouchou de Bruxelles
On l’a d’abord connu vif et hâbleur, au sein du collectif bruxellois Le 77. On se souvient de concerts en forme de happenings permanents et rigolards, où se mêlaient absurde sublime et précision des rimes. La fête est finie ? En tout cas, voici Peet (presque) tout seul, libre et étonnant. En intitulant son premier album Mignon, l’homme faisait référence à son… patronyme – effectivement, avec un nom pareil, mieux vaut trouver un bon pseudo. L’essai suivant, Todo Bien, voit l’ex-pizzaïolo au flow caméléon évoquer, une fois encore, Orelsan dans son versant joyeux loser bloqué sur son canapé. Mais s’il nourrit toujours son rap de beats bondissants et groovy, l’humeur n’est pas toujours à la marrade. Entre deux bons mots, le Belge livre quelques bribes d’intimité. Et pas des moindres : Dime, plutôt sombre et introspectif, ou 17, chanson hommage à sa mère décédée, dévoilent un Peet qui avance sur un fil entre douleur et dérision. L’humour, faut-il le rappeler, demeurant la politesse du désespoir.