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Dernier orage

(Romance Musique / Universal)

Depuis quelques années, un spectre hante l’Occident : l’hyperpop. Un genre hybride mêlant R&B du futur, electro toutes directions, vocaux rap et trafiqués, couplets pop et surpitchés… On en passe. Ainsi, ce courant défendu par le label PC Music et A.G. Cook ou 100 Gecs voit éclore des représentants en France – ils se nomment Ascendant Vierge, Kalika ou… Eloi, donc. Sans doute la plus convaincante des trois noms cités. Ses deux EP (Acedia et Pyrale, portés par Divorce et sa reprise de Jtm de ouf de Wejdene) n’ont guère quitté les enceintes cette année. L’album s’avère à la mesure des attentes. Cette jeune femme, qui cite pêlemêle Alex G et Brigitte Fontaine, Chopin et Sébastien Tellier, Debussy et les oubliés Fischerspooner, organise un maëlstrom sonore où se mêlent trance flinguée (Pyromane), pop déstructurée (Aquarius), tension planante (Volcan) et de rares pauses (Tamaris). Si la Parisienne revendique haut et fort l’influence de Sexy Sushi, on ne retrouve pas ici l’humour absurde du tandem nantais. On est plus proche des visions apocalyptiques et cyberpunk d’un William Gibson et du cut-up de Burroughs, le tout passé au filtre d’une génération désenchantée.

Thibaut Allemand
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