Henry Flores
Réalité augmentée
Il y a quelque chose de singulier dans les portraits d’Henry Flores. Une esthétique proche de celle des magazines féminins, certes. Des compositions rappelant la publicité et ses mannequins au visage plus que parfait, sans doute. Mais approchez-vous, regardez bien… Banco ! Aucune de ces personnes n’est réelle. À l’heure où certains se déchaînent contre l’intelligence artificielle, y voyant la mort prochaine des métiers créatifs, le graphiste équatorien en a fait son principal outil de travail. « Cela me permet de créer exactement le type de visage auquel je pense, avant de concevoir mon collage », détaille-t-il. Même démarche, d’ailleurs, pour les plantes exotiques, oiseaux colorés et fleurs bigarrées qui abondent dans ses oeuvres. Tous ces éléments ont été composés à la pointe de la souris, élaborés avec le générateur d’images Midjourney (notamment) puis retravaillés sur Photoshop. Le trentenaire est pourtant bien ancré dans le réel. À Portoviejo, petite ville de la côte équatorienne où il réside, Henry Flores n’est jamais bien loin de la nature et de la mer. Côté artistique, c’est avec les défilés Gucci, le mouvement Bauhaus ou les illustrations de l’Américaine Jessica Walsh qu’il nourrit son imaginaire. Finalement, rien ne laisse deviner son adolescence de musicien punk, baignant dans les fanzines et les stickers. Comme un caméléon, le jeune artiste a fait évoluer son style avant de se trouver, sans jamais se départir d’une certaine sincérité. « Il m’importe de montrer le regard des gens, c’est une partie du corps humain qui transmet beaucoup d’émotion », dit-il, cette fois sans artifices.
À visiter / www.behance.net/HenryFlores // c @henry_digitalwork