Siouxsie
La revenante
Siouxsie sur scène, en 2023 ? Drôle de nouvelle ! Figure marquante du punk-rock et de la scène dite gothique qui en émergea, la Londonienne a entamé une carrière solo voici vingt ans, ne signant qu’un seul et unique album sous son nom. Ce retour pose question… et permet de mesurer le chemin parcouru.
Parler de Siouxsie Sioux, c’est évoquer une époque, un lieu, une atmosphère, une énergie. Celle du Londres de la fin des seventies et du Bromley Contingent – ces fans qui suivaient les Sex Pistols à leurs balbutiements. C’est aussi une imagerie façon Portier de nuit (1974), avec look SM et insignes SS… Mais ce n’est heureusement pas que ça. Car son groupe, The Banshees, pour qui l’aurait oublié, comprenait des musiciens pas vraiment limités. Citons la frappe solide du batteur Steve Severin, et le regretté guitariste John McGeoch, qui agrémenta de son jeu subtil et inventif quelques pierres de touche post-punk chez Magazine, PiL mais aussi… Visage (!).
Influence majeure
Siouxsie, grande prêtresse des gothiques ? Sans doute, mais pas seulement. Après tout, certains de ses hits auraient pu être entonnés par un groupe aussi lumineux que The Bangles (Hong Kong Garden, par exemple). Par ailleurs, son influence est depuis longtemps sortie de la Batcave : ses chansons furent reprises par Jeff Buckley (Killing Time), Tricky (Tattoo), Massive Attack (Metal Postcard), LCD Soundsystem (Slowdive) ou encore The Weeknd (Happy House). Et puis, avouons-le, notre morceau préféré de l’Anglaise reste une reprise de Timi Yuro, composée par Georges Delerue et duettisée en 1994 avec un Morrissey au faîte de sa grâce. Elle s’appelle Interlude et, durant quelques minutes, le temps est suspendu. À l’image de la carrière de Siouxsie, finalement.