Le Grand Bain
Immersion chorégraphique
Et de dix ! Voilà dix éditions que le Grand Bain célèbre la danse sous toutes ses formes, entre solos, performances collectives ou participatives. Pour l’occasion, 12 villes de la région des Hauts-de-France proposent une quarantaine de rendez-vous, entre créations régionales et internationales, découvertes et retrouvailles. Prêts pour le grand saut ?
Changement de direction à la tête du Gymnase de Roubaix, mais pas de cap. Pour concocter cette nouvelle édition du Grand Bain, Laurent Meheust, le successeur de Céline Bréant, tient à « proposer une palette esthétique la plus ouverte possible, entre grandes et petites formes, chorégraphes reconnus et jeunes créateurs à découvrir ». Soit un savant mélange invitant les amateurs comme les curieux à entrer dans la danse, guidés par quelques habitués des lieux. C’est par exemple Thomas Lebrun qui dialogue en solo avec la voix de Marguerite Duras (L’Envahissement de l’être) ou Jan Martens qui rend hommage à la claveciniste polonaise Elisabeth Chojnacka (Elisabeth Gets Her Way), soulignant la dimension percussive de cet instrument.
Rythme cardiaque
Côté nouvelles têtes ? Citons Simone Mousset. La jeune Luxembourgeoise met en scène quatre faunes perdus dans un monde hostile et parcouru de sons étranges, tandis que Soa Ratsifandrihana partage son plaisir du groove et les musiques qui font battre son coeur, entre electro et hip-hop. On garde le rythme avec Tânia Carvalho et son Versa-Vice tourneboulant. La Portugaise imagine une danse pour dix interprètes, célébrant toutes les émotions, de nos inquiétudes face à un monde qui déraille à la joie de voir surgir l’inattendu – en l’occurrence, elle est ici au bon endroit.
La Preuve par 3
Tatiana
(Julien Andujar)
Dans une forme inspirée du cabaret qui mêle chant, danse et théâtre, Julien Andujar déploie une palette de personnages pour rendre hommage à sa soeur disparue, Tatiana. Cette plongée dans l’histoire familiale engendre un vertige d’émotions. Lorsque le drame affleure, le rire soutient cette autofiction d’une rare sensibilité.
>> Roubaix, 07.03, Le Gymnase, 21h, 10 > 5€
Graces
(Silvia Gribaudi)
Silvia Gribaudi revisite la figure des Trois Grâces, une sculpture de Canova montrant les filles de Zeus dénudées, pour mieux bousculer nos canons de beauté. La chorégraphe italienne met ici en scène son corps arrondi et en maillot de bain. Trois hommes complètent ce quatuor mené tambour battant, où l’humour le dispute à la finesse.
>> Laon, 16.03, Maison des arts et loisirs, 20h30, 12 > 6€ // Haubourdin, 18.03, Centre culturel, 20h, 8 > 4€
Nos corps vivants & Boum Boom Bum
(Arthur Pérole)
Arthur Pérole interroge dans ce solo ce qui fait de nous des “corps vivants”. Sur fond d’electro, sa danse cinématographique se découpe en ralentis et saccades, traduisant une mosaïque de sentiments. Puis place à la fiesta ! Le Marseillais et ses acolytes transforment le Gymnase en fête foraine, avec karaoké, set italo disco… de quoi finir en beauté !
>> Roubaix, 31.03, Le Gymnase, (21h : Nos corps vibrants + 22h : Boum Boom Bum, gratuit), 10 > 5€
Sélection / 07.03 : Ayelen Parolin – Simple, Julien Andujar – Tatiana // 09 & 10.03 : Thomas Lebrun – L’Envahissement de l’être // 10.03 : Jan Martens – Elisabeth Gets Her Way // 10, 13 & 21.03 : Jan Martens – Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones // 14.03 : Tânia Carvalho – Versa-Vice, Rebecca Journo – Portrait // 14 > 16.03 : Anne Teresa De Keersmaeker – Mystery Sonatas / For Rosa // 23 & 24.03 : Soa Ratsifandrihana – Groove // 24.03 : Thomas Lebrun – Mille et une danses (pour 2021) // 27.03 : Sylvain Huc & Thiago Granato – The Lost Pieces, Marta Izquierdo Muñoz – Dioscures // 29.03 : Simone Mousset – Empire of a Faun Imaginary…