Forever Pavot
Rétro actif
Émile Sornin, alias Forever Pavot, aime la France des années 1970, ses films de série B populaires, ses génériques de télévision mélancoliques, ses moustaches… Ce tropisme s’était jusqu’alors traduit en un chatoyant psychédélisme pop mâtiné de jazz : celui de Rhapsode et de La Pantoufle, parus chez Born Bad Records. Conservant son penchant pour la rêverie, son tout récent L’Idiophone apporte un piquant nouveau à sa palette, dont on goûtera chaque couleur sur scène lors de la tournée de cet inclassable bricoleur – par ailleurs compositeur de bandes originales. Arrangements aussi élégants qu’inattendus, humour en chausse-trape et poésie déboussolante devraient illuminer ses chansons, tournoyantes comme des boules à facettes pas trop sphériques.
Forever Pavot
L’Idiophone
(Born Bad Records / L’Autre Distribution)
Un idiophone est un instrument qui génère sa propre résonance – comme le gong. Mais on se doute que Forever Pavot en apprécie surtout la consonance dadaïste. Son nouvel album est une machine à raisonner de travers, à moquer une époque psychotique (Les informations) générant d’improbables collusions – entre chanson et rock psyché, génériques lounge et orchestres pop. En retrouvant le plaisir rétrofuturiste du vocodeur (plutôt que le grain cosmétique de l’autotune) ou en passant du minimal au grandiose, Forever Pavot se joue des modes comme des étiquettes. Et signe un drôle de disque, aussi touchant que renversant.