Arcade Fire
Retour en grâce
Le parcours discographique des Canadiens pourrait bien devenir le sujet d’une thèse en économie de la musique : “Émergence indé et syndrome d’Icare dans la pop montréalaise : Arcade Fire 2004-2022″. On les avait quittés en 2018 repus d’une tournée gigantesque après avoir exigé Everything Now sur un album foutraque et rempli de pop discoïde. Un virus planétaire plus tard et les revoici avec un sobre We, comme s’ils voulaient se réconcilier avec les premiers fans, ceux qui préfèreront toujours les chapelles aux stades. Une façon de s’extirper de la foule après un accès de mégalomanie.
Retour à la simplicité
Win et Régine ne retrouveront peut-être pas la spontanéité de leur inaugural et magistral Funeral, mais ils se débarrassent avec ce sixième album de toute sophistication inutile. Cette nouvelle collection de chansons (neuf plus un prélude, avec des titres toujours capillotractés et numérotés) renoue avec l’humilité de leurs meilleures compositions. On savoure la simplicité des cordes, les boucles méticuleusement nouées et mélodies chorales envoutantes. Arcade Fire ménage toutefois une place à quelques hymnes qui ont (aussi) fait sa réputation. Cette tournée passe forcément par de grandes arènes qu’on n’éclaire pas à la bougie (merci, au passage, d’arrêter cette mode). Comme quoi, la crise de la quarantaine peut être salutaire !