Obongjayar
Modèle hybride
De la scène hip-hop britannique, qui connaît décidément des heures fastes ces temps-ci, Obongjayar incarne l’un des plus passionnants représentants. Et cela grâce à un timbre caméléon, capable d’envolées tutoyant les anges comme de cris de colère tellurique. Possédant des moyens à la (dé)mesure de ses ambitions, le Nigérian installé à Londres repousse les barrières du rap. Il délaisse les boucles pour imaginer, avec Barney Lister (croisé chez Joy Crookes et Celeste), des instrus détonantes et étonnantes, tenant parfois plus de la pop. En témoigne Try, qui ouvre Some Nights I Dream of Doors, premier album franchement renversant. À l’instar de nombreux artistes avec lesquels il a collaboré (citons au hasard l’incontournable Little Simz, ou son jeune frère d’âme, Jeshi), Obongjayar joue la carte du mélange. En résulte un canevas de soul, d’afrobeat, d’electro et de jazz dont on ne voit jamais les coutures.