Un Tour du monde en Belgique
Décalage immédiat
Pas besoin de courir à l’autre bout de la planète pour s’évader. Parfois l’aventure démarre à deux pas de chez soi, pour peu qu’on ouvre les yeux. C’est tout le propos de Marie Voght, qui nous invite à un étonnant tour du monde… en Belgique ! Déçue de ne pouvoir voyager durant la crise sanitaire, cette étudiante a décidé d’explorer les lieux naturels les plus exotiques du Royaume. Après avoir recensé ces beautés cachées dans deux premiers livres, elle propose des excursions aux quatre coins du pays – qui n’a vraiment rien de plat. Suivons la guide.
Tout commence par… la fin. En l’occurrence, de nos libertés. Après l’obtention de son Certificat d’enseignement secondaire supérieur, Marie Voght s’octroie une année sabbatique. « Je voulais voyager, pour apprendre l’anglais mais aussi trouver ma voie », dit-elle. La Wallonne part d’abord pour Berlin, puis Marrakech, avant de passer trois semaines en Namibie. De retour au bercail, chez elle à Limal, la jeune femme rêve à présent des Philippines. C’était sans compter le Covid-19… Le monde se recroqueville. « Ça m’a rendue folle ! Je n’avais plus rien, ni argent ni projet. Mais parfois, c’est dans les moments de désespoir que naissent les meilleures idées… ».
Eurêka !
La sienne mûrit lors d’une promenade autour des lacs de l’Eau d’Heure, entre la province de Hainaut et celle de Namur. « C’est un petit coin paradisiaque. On est entouré d’arbres, l’eau est turquoise… bref, avec un peu d’imagination, on est aux Philippines ! ». Ainsi naquit son premier ouvrage, Un Tour du monde en Belgique, soit un guide recensant 21 destinations naturelles, « toutes en Belgique et chacune assimilée à un autre pays ». Histoire de nous convier à une grande balade autour du globe, sans sortir son passeport. Avec Marie, on bourlingue du Sahara de Lomel aux Fonds de Quarreux, en passant par le lac de Robertville qui, à bien y regarder, a des petits airs de Bali – même si elle n’y a jamais mis les pieds. Pour nourrir son livre, notre baroudeuse a repéré elle-même tous ces lieux méconnus, en s’aidant des réseaux sociaux, de cartes… « et puis je suis très curieuse ».
Nouvelle vague
L’histoire ne s’arrête pas là. Quelque temps plus tard, la Brabançonne découvre le paddle. « C’est comme une planche de surf gonflable. On peut la glisser dans le coffre de la voiture ou un sac à dos, ça pèse plus ou moins huit kilos… c’est hyper-pratique ». Ni une ni deux ! Elle part explorer les cours d’eau du pays, de la Semois à la Petite Nèthe, du canal de Damme à la Dyle, dans le brabant flamand. « Celle-là je l’adore. Au premier regard, on dirait une rivière dégoûtante… mais en la parcourant un peu on se retrouve au milieu des vaches et des arbres. On a l’impression d’être en Amazonie ! ». Ces expéditions donneront lieu à un deuxième bouquin. Cette fois, elle ne part plus seule. C’est désormais toute une petite communauté qui la suit. Chaque week-end, elle emmène des volontaires dans ses « micro-aventures ». Au programme ? Initiation au paddle, bivouac et « déconnexion ». Eh oui, « on n’est pas obligé de partir 15 jours à l’autre bout du monde pour se dépayser. Ça demande du temps, de l’argent, sans compter la dimension écologique et l’empreinte carbone du trajet en avion… Non, on peut aussi passer une nuit dans un bois à côté de chez soi. C’est le tourisme de demain, en fait ». Aujourd’hui étudiante en école de commerce, Marie Voght planche sur son troisième ouvrage pour expliquer cette démarche. Et ce voyage aux Philippines ? « On verra plus tard… ».
À visiter / marievoght.be
À lire / Un Tour du monde en Belgique, 18€ // Un Tour du monde en paddle, 15€
Pour suivre Marie Voght / facebook/ et @tourdumondeenbelgique