Baxter Dury
Dandy de grand chemin
Longtemps, on l’annonça comme le fils de Ian Sex & Drugs & Rock & Roll Dury. Aujourd’hui, c’est ce dernier qu’on présente comme le père de Baxter. Pas facile de se faire un prénom. Alors, quand on y arrive, ne rien lâcher, continuer coûte que coûte. Un succès enfin mérité pour ce drôle de dandy.
Attendez… Dandy. Qu’il est galvaudé, ce terme ! Utilisé à tort et à travers, accolé à toute personne sachant que la chemise ne doit pas sortir du pantalon ou affichant des ongles propres, cette distinction se dilapide comme les légions d’honneur. Et s’il y a bien quelqu’un qui ne mérite pas cette appellation, c’est Baxter Dury. Non, lui, c’est autre chose. Un musicien talentueux, besogneux même, qui a tâtonné longtemps avant de découvrir la bonne formule. Voici plus de 15 ans, le Britannique signait un excellent premier album qui fit un peu de bruit. Le suivant, en 2005, se vendit moins. Et puis plus rien jusqu’à Happy Soup (2011), superbe disque pluvieux dans lequel l’Anglais surjouait l’Anglais (humour tout en retenue, flegme poussé à son paroxysme). Depuis, il s’y tient.
Drôle de rôle
Évidemment, celui qu’on a longtemps réduit au fils de Ian jubile d’être vu comme le rejeton illégitime de Leonard Cohen et Droopy. La voix grave, la mélancolie, les choeurs féminins du premier. Et tout le reste du second. Prince of Tears (2017) ne déroge pas à la règle. Sur scène, l’air détendu, jovial et faussement largué, enchaînant les verres et les bons mots sur son petit coeur brisé, Baxter Dury incarne ce que l’on attend de lui. Mais, rassurez-vous : on passe un excellent moment. Il amuse la galerie et la fait chavirer.