Jeff Mills
Danse avec le Louvre
Life To Death And BackL’un des pères de la techno de Détroit au musée ? Et pourquoi pas ! Imaginant une création autour de l’Egypte antique, Jeff Mills s’invite au Louvre-Lens. Ce n’est pas la première fois que ce précurseur fait un pas de côté en forme de pas de géant.
On en voit sourire. Jaune. Ceux-là se souviennent de Jeff Mills en membre d’Underground Resistance, légendaire collectif intransigeant et ultra-politisé. C’est oublier qu’il ne fricota avec Mad Mike et sa bande que deux ans durant. Dès 1992, Jeff Mills quittait la Motor City, s’installait à New-York, puis à Chicago. Depuis, l’architecte de formation a fait trembler les murs du Berghain (Berlin), retourné comme une crêpe Astropolis (Brest) et, surtout, extirpé la techno des clubs et des hangars. Citons sa réécriture, en l’an 2000, de la bande originale de Metropolis (1927). Ou ce concert, en 2005, aux côtés de l’Orchestre Philharmonique de Montpellier. Entre autres faits d’armes. À Lens, le compositeur accompagne les derniers jours de l’exposition Des animaux et des pharaons en connectant musique, danse et cinéma. Le thème majeur est celui du cycle : du soleil, de la sécheresse, des crues du Nil… Cycle de la vie, aussi. Dirigés par le chorégraphe Michel Abdoul, trois danseurs sont filmés et leurs mouvements projetés sur écran. Là, Mills mixe son et vidéo, mêlant les corps à des images du temps jadis. On ne sait rien de plus sur cette performance (forcément) exceptionnelle. Mills s’est-il assagi ? Sans doute. En tout cas, l’electro sort encore une fois du rang.