Andrew Hussey
Guy Debord, La société du spectacle et son héritage punk
Editions GlobeTour à tour qualifié par la presse de son temps de, dans le désordre : pape (du situationnisme), gourou, Mephisto (de pacotille), enragé, théoricien, voire de sadique fou (liste non exhaustive), Guy Debord reste surtout, pour qui veut bien apprendre à le connaître, une figure majeure du xxe siècle. Et c’est précisément l’objectif d’Andrew Hussey : comprendre l’auteur de la Société du Spectacle, en ne séparant pas la vie de l’oeuvre, ou plutôt la théorie de la pratique. Alors ? Pari réussi ? Pas vraiment, mon général. En premier lieu, il ne faut pas se laisser abuser par le titre français de l’ouvrage, publié en 2001 en Angleterre, qui voit cette référence à un héritage punk sortie d’on ne sait où, remplacer l’originel The game of war. Ici, pas d’élucubrations à la Greil Marcus sur les liens secrets entre punk et situationnisme. Plutôt une bonne chose. Puis, ce texte nous amène surtout à reconsidérer positivement le Vie et mort de Guy Debord, de Christophe Bourseiller, paru en 1999, que l’auteur cite abondamment. Enfin, il est préférable de lire V. Kauffman et son Guy Debord, la révolution au service de la poésie, qui reste sans doute le meilleur et le plus sérieux ouvrage en français sur le personnage.
544 p., 24,50€