Treme
Des lendemains qui chantent
de David Simon, Eric Overmyer // Agnieszka Holland« On est toujours là, n’est-ce pas ? De toute façon où irions-nous ? Qui voudrait de nous ? ». Deux ans plus tôt, l’ouragan Katrina a rompu les digues défectueuses d e la Nouvelle Orléans, noyée mais pas coulée. Depuis ? Treme, série signée David Simon (créateur de The Wire) raconte comment les habitants reconstruisent leur vie après la catastrophe. Une reconstruction qui passe notamment par la musique.
Il faut plus qu’un ouragan pour leur faire quitter la Nouvelle Orléans. D’ailleurs, le spectacle de désolation s’efface progressivement. Le tramway reprend du service, Janette Desautel rouvre un restaurant, Antoine Baptiste (Wendell Pierce) monte une fanfare de lycéens, Desmond Lambreaux sacrifie sa carrière de trompettiste à Big Apple pour renouer avec les racines indiennes de La N ouvelle-Orléans.
Pour soutenir ce casting, déjà impeccable, des habitants du quartier de Tremé ont été recrutés pour interpréter leur propre rôle. La musique est aussi un acteur majeur, elle est la voix de cette communauté meurtrie et annonce des jours meilleurs, de futurs défilés de Mardi Gras. De nombreux Brass Bands donnent du souffle à cette fresque sociale et politique insistant, entre autres, sur le sauvetage d’un héritage culturel et la lutte contre la corruption. L es injustices sont traquées par Toni Bernette (Melissa Leo, époustouflante), déterminée à prendre d’assaut une police corrompue, même si cela revient à « ratisser les feuilles par grand vent ».
Série chorale à plus d’un titre, Treme porte la vie à l’écran et l’expose, bruyante, chaotique et parfois violente. Comme la nôtre, finalement. Florian Koldyka
Treme, saison 3
Jusqu’au 07.02, France Ô, Vendredi, 20h45, www.franceo.fr