Les Revenants
Retour du Refoulé
Henrik Ibsen/Thomas OstermeierThomas Ostermeier, illustre directeur artistique de la Schaubühne de Berlin, poursuit son exploration de l’oeuvre d’Henrik Ibsen (1828- 1906). Après La Maison De Poupée ou Hedda Gabler, le metteur en scène s’attaque ici aux Revenants, la pièce la plus scandaleuse de l’auteur norvégien. Et avec une équipe de comédiens français. Une première.
Les eaux paisibles du fjord qui borde la propriété des Alvind ne vont pas tarder à se troubler. Oswald, le fils de la famille, est de retour après un long voyage. Il se laint d’un mal étrange qui le ronge. Bouleversée par la souffrance de son fils, Mme Alvind décide de lui révéler des secrets de famille : l’alcoolisme du père, la syphilis qui l’a emporté… « Par amour pour Oswald, elle avait elle-même mis en place ces vies de mensonges, mais finalement, tout craque » explique Valérie Dréville, qui incarne cette mère courageuse. « Ibsen est un auteur important dans son approche de la place des femmes dans la société. Les questions qu’il aborde, notamment sur les rapports hommes-femmes, sont très contemporaines… » poursuit-elle.Dans un même élan, les codes bourgeois du secret volent en éclats. Abordant avec véhémence et justesse tous les tabous de l’époque, fustigeant l’hypocrisie, il signait alors son oeuvre la plus authentique. Et c’est sans doute cette dissection millimétrée des âmes qui plaît tant à l’esthète Ostermeier. Entre plateau tournant et projections de vidéos de paysages désolés, le Berlinois puise au plus profond de chacun de ses acteurs une humanité salvatrice.



