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L'écume des jours

© Philippe Lesage

Lieu de rencontres entre riverains, touristes ou migrants sur le point d’emprunter le Transmanche , le littoral calaisien séduit également les artistes . Après Watercolours, reposant sur le dessin et Visions romantiques des Côtes de la Manche concentrée sur la peinture du XIXe siècle, l’exposition Voices Of The Sea aborde toutes les dimensions du territoire côtier. En photographies , mais sans le moindre cliché .

D’autres se seraient, hélas, contentés d’images vantant la lumière du Nord et les reflets gris-verts d’une mer fracassant les illustres falaises du cap Blanc-Nez. Le musée des Beaux-Arts de Calais et le CRP de Douchy-les- Mines envisagent toutes les réalités du littoral calaisien. Comment ? En convoquant une vingtaine d’artistes et une centaine d’oeuvres. Soit trente ans de photographies répartis en trois thèmes majeurs : Promenades calaisiennes, Circulations et No man’s land. Trois réalités distinctes, voire opposées. Ainsi, dans la section réservée aux Promenades, Franck Bernhard immortalise les hordes de randonneurs cherchant du regard, selon le temps, les blanches falaises anglaises (série Passage, 2003-2005). Dans la seconde partie, Circulations, on embarque avec Martin Parr ! Le célèbre photo-journaliste britannique traque le tourisme de masse et ses comportements consuméristes. Il en tire des clichés en grand format pointant de manière ironique les aller-retours en bateau quotidiens effectués par ses compatriotes pour se réapprovisionner en alcool et tabac…

Terre promise
Mais Calais, ce sont aussi des centaines de réfugiés livrés à leur sort, errant dans un No man’s land et désireux de rejoindre, un jour, une Albion moins perfide que salutaire. Cette traversée impossible est suggérée dans le courtmétrage du chilien Enrique Ramirez. Horizons présente deux écrans face à face liés par une projection au sol de phrases en allemand, anglais, français ou espagnol comprenant le mot immigration. Un sujet évidemment abordé par Laura Henno (voir LM n°78) dont la série La Traversée (titre provisoire) dévoile les conditions de vie des exilés. Immersif et intrigant, audacieux et parfaitement agencé, l’accrochage réussit le pari de confronter plusieurs réalités d’un territoire qui n’a pas fini d’inspirer les artistes du monde entier.

Jusqu’au 14.04, Calais, Musée des Beaux-Arts, 10h>12h, 14h>17h, dim., 14h>17h, 2/1€, +33 (0)3 21 46 48 40,

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