C(h)œurs
Alain PlatelAlain Platel s’attaque aux œuvres de Verdi (qu’il n’appréciait guère jusqu’alors) et Wagner. Pour les prendre à bras-le-corps ou plutôt, à bras-le-chœur. Avec plus de 160 chanteurs, danseurs et musiciens issus des Ballets C de la B et du Teatro Real de Madrid, le Gantois s’intéresse aux tensions entre le groupe et l’individu. Rompant avec le choeur antique, statique et en fond de scène, Platel fait danser ses choristes et les place au… coeur du dispositif scénique. Physique et audacieuse, abstraite et déroutante, cette chorégraphie tend les corps à l’extrême. Créée à Madrid en mars dernier, cette pièce de « théâtre-danse » fait planer l’ombre des Bienveillantes de J. Littel, mais aussi de la fameuse « banalisation du mal » telle qu’énoncée par Hannah Harendt. Lorsque l’assemblée devient foule, quelle est la place de l’individu ?