Home Best of NAME Festival: Andrew Weatherall

Andrew Weatherall

Asphodells_Gullick

Producteur légendaire , remixeur couru, compositeur inspiré, Dj infatigable … C’est tout cela , Andrew Weatherall. Mais du haut de son demi-siècle, le Britannique se présente simplement comme un « amateur enthousiaste de musiques ». Le doyen du NAME 2013 fait le point sur son parcours, sa vision de la fête, et nous en dit plus sur ce qu’il nous réserve … ou pas .

Comment définiriez-vous votre musique ?
Comme la somme de toutes mes influences. Quand j’avais onze ans (en 1974), c’était l’époque du glam et d’un revival 60’s célébrant l’âge d’or du rock’n’roll. Alors, j’allais fouiner dans les vinyles de mes parents, pour écouter Runaway de Del Shannon, ou Johnny Remember Me de John Leyton à fond dans ma piaule. Puis, arrivèrent le punk rock, le post-punk, l’electro… Des inspirations facilement identifiables quand on écoute mon travail.

Comment rester créatif après avoir traversé le post punk, l’acid house, Madchester, l’electro… N’est-ce pas paralysant ?
C’est une malédiction et une bénédiction. Je suis très éclectique, mais j’envie les gens qui savent se concentrer sur une seule et même chose. Plus généralement, j’admire ceux qui ont une foi aveugle en leur croyance.

Depuis vos débuts, quels changements avez-vous constaté dans le clubbing ?
Le mp3 a changé la musique et le clubbing. La qualité du son a baissé, perdant de la profondeur. Et l’on ne peut se plonger dans une musique sans relief. La jeune génération actuelle ayant grandi avec ce format ne regrette pas des fréquences qu’elle n’a jamais entendues. Mais, on se rend compte que le bon son n’est pas celui du mp3.

Tentez-vous d’y résister ?
Non. Je ne suis pas un anti-digital, autant pisser dans un violon. Simplement, le vinyle reste mon support préféré, j’en achète dès que possible et les copie ensuite sur CD. Histoire d’avoir la qualité du vinyle sans avoir à les transporter de sets en sets. Et puis, mon label, Bird Scarer, édite environ 500 vinyles tous les trois mois, histoire de redresser la balance.

Le NAME investit d’anciens bâtiments industriels, cela vous rappelle-t-il l’époque des warehouses parties, ces fêtes dans des entrepôts ?
Complètement. C’est en quelque sorte les bases de mon clubbing. Au mitan des années 80, je participais à des soirées illégales dans des hangars avant même de connaître les raves officielles et autorisées. Pour moi c’est ça, le clubbing et l’acid house : de la transpiration, quelque chose de sale, sombre et très, très chaud. Tout ce que j’aime.

Un peu comme vos soirées A Love From Outer Space ? Exactement ! Tout a débuté en 2010, dans la cave d’un pub de l’East-London. Je jouais pour à peine cent personnes, à la bonne franquette. On passait de la musique lente, à 100 BPM, 120 maximum. C’était pas gagné d’avance, mais cela a pris, petit à petit. On offrait juste une alternative, sans arrière-pensée. Encore une fois, je ne me considère pas comme un Dj parce que je me suis toujours contenté de passer mes disques préférés.

À quoi peut-on s’attendre pour votre set au NAME ? J’espère que le public viendra sans attente justement. Je respecte la progression de la soirée, j’écoute mon prédécesseur et m’accorde sur son rythme, accélère puis pense à mon successeur et le style qu’il va envoyer. Si j’étais un jeune Dj, j’essaierai peut-être de m’imposer sans prêter attention au reste, mais maintenant j’ai un peu de bouteille !

Propos recueillis par Elsa Fortant
Articles similaires
© Thomas Jean