Home Best of Interview Louvre-Lens

Vincent Pomarède, co-commissaire d'exposition de la Galerie du Temps

Quel est le parti-pris de cette galerie ?
Le parcours est axé sur la continuité du développement de l’histoire des arts. à la fois chronologique et transversal, il expose des oeuvres issues de civilisations et d’écoles différentes mais conçues au même moment.

Comment avez-vous effectué la sélection des oeuvres ?
Ce processus a duré plusieurs années. Transversalité oblige, les oeuvres doivent se répondre, à travers des thèmes communs. Certains chefs-d’oeuvres célèbres se suffisent à eux-mêmes, mais ne restent pas isolés. Je pense au portrait de Castiglione, par Raphaël, qui illustre l’image de l’intellectuel durant la Renaissance. À ses côtés, d’autres pièces lui répondent et l’ensemble fonctionne.

Un chef-d’œuvre comme La Liberté Guidant Le Peuple fonctionne-t-il comme une « tête d’affiche »pour attirer le public ?
Non, mais c’est un bon exemple. Le thème de l’art et du politique clôt la galerie. Nous avons cherché une œuvre datant des années 1830, et La Liberté s’est imposée d’elle-même. Ensuite, le travail de communication nous échappe. Notre ambition première est de donner du plaisir, de comprendre leur beauté avant de s’interroger sur le contexte et les parallèles d’une culture à l’autre.

Cette mise en parallèle des civilisations est-elle une réaction au climat politique actuel ?
Pas de manière directe, mais c’est une petite musique que l’on joue dans toute la galerie. Dire que toutes les civilisations sont exactement pareilles ou ont exercé la même influence serait faux, mais nous les traitons toutes de manière totalement égale. C’est en soi une revendication. Nous refusons le repli sur soi qui touche toute la société. Et l’Histoire de l’art n’est hélas pas épargnée !

Dossier réalisé par Thibaut Allemand et Madeleine Bourgois

Louvre-Lens

Dossier Louvre-Lens

Photos : Kazuyo Sejima + Ryue Nishizawa / SANAA, Tim Culbert +Celia Imrey / IMREY CULBERT, Catherine Mosbach © Iwan Baan

Articles similaires
© Thomas Jean