Home Exposition Intranquillités – Charif Benhelima, Mohamed El Baz, Mounir Fatmi

Un sommeil agité

© DR

Empruntant son titre au recueil du portugais Fernando Pessoa, Intranquillités dresse le portrait d’un pays à la mélancolie atlantique, souvent considéré comme méditerranéen : le Maroc. Pourtant, c’est bien au-delà du filtre géographique (et polémique) qu’il fa ut lire cette exposition.

« L’exposition est présentée dans le cadre de la saison culturelle Daba Maroc, mais elle aurait pu exister dans un autre contexte car ces artistes ont plus en commun que leur origine géographique ». Pierre-Olivier Rollin, qui dirige le BPS22 à Charleroi, le sait bien : on ne peut plus penser en terme de vitrine nationale. Le Maroc est un prétexte, « mais ce n’est pas un bon thème. C’est comme les artistes français ou les « artistes végétariens » comme disait Magritte. Nos invités portent tous un regard critique sur le monde, leur sensibilité les rend intranquilles. Charif Benhelima, Mohamed El Baz, Mounir Fatmi « sont des créateurs en mouvement, curieux, connectés avec ce qui passe dans le monde ». Intranquillités ne présente qu’une dizaine de pièces mais toutes se veulent marquantes. Ainsi, le visiteur est accueilli par 125 cocktails Molotov ornés de noms d’artistes, signé Mohamed El Baz. Le parcours se termine avec la vidéo de Mounir Fatmi, Sleep, d’après Warhol, avec en guest-star Salman Rushdie, endormi et insensible à la fatwa dont il est victime. Pierre-Olivier Rollin déplore d’ailleurs les récents esclandres autour de Fatmi, dont la censure de cette vidéo par l’Institut du Monde Arabe : « Si pour une fois Charleroi peut faire la leçon à Paris, je trouve ça amusant ».

Florent Delval
Informations
>16.12.2012mer>dim 12h>18h, 3/2/1.25€/gratuit, +32 (0)71 27 29 71
Articles similaires
Animal (186), 2011 © Elliot Ross

Auguste Rodin, Grosse Femme accroupie à masque d’Iris, vers 1910
Bronze, fonte Alexis Rudier, 1911 © Londres, Victoria and Albert Museum