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L'Enfance de l'Art

Véronique Dorey fait partie de ces indispensables « petites mains » de la bande dessinée. Coloriste de profession, elle a enluminé ou nuancé les pages de Portugal de Pedrosa ou Le roi des mouches de Mezzo-Pirus, entre autres. Le métier s’est transformé et l’ordinateur, imposé presque partout. Qu’importe, l’artiste a taquiné le pinceau dans son coin. « J’ai longtemps tâtonné avant de développer un style et un univers personnels », reconnaît Véronique, qui présente sa première exposition en 2005. Devant ces tableaux mêlant candeur du trait et propos piquant, on pense immédiatement à Trevor Brown ou Mark Ryden. L’intéressée s’en amuse : « Je n’ai découvert ces artistes que bien plus tard, lorsqu’on m’a soufflé ces comparaisons ! ». Réalisées à la peinture acrylique, sur bois comme sur papier, ces œuvres parfois narratives jouent avec les normes : les perspectives sont bafouées, les conventions sociales bousculées mais l’important est ailleurs. Finalement moins inspirée par Chris Ware que par des jouets anciens, des publicités antiques ou des typographies hors d’âge, la dessinatrice met un point d’honneur à ajouter une note ironique et décalée à ses dessins faussement naïfs, pour éviter de « sombrer dans le kawaii ou le Poulbot ».

Thibaut Allemand
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