Should I stay or should I stay
Metteur en scène : Simon Thomas
Un espace vide, une porte. Quatre personnages. L’un entièrement vêtu de rouge, l’autre en ciré jaune, le troisième en tenue bleue et le quatrième moulé dans une combinaison noire. Depuis combien de temps sont-i·els là ? Quelques minutes ? Quelques années ? Une éternité ? I·Els semblent coincé·es, sans véritablement savoir pourquoi, ni comment s’évader. Tandis que la ritournelle Should I stay or should I stay, variation évidente du cultissime Should I Stay or Should I Go des Clash, tourne en boucle, le vide semble les appeler. I·Els pourraient peut-être ouvrir la porte et sortir, mais aucun·e d’entre elle·ux ne franchit le pas. Rien ne l’explique, rien ne s’explique. La première pièce de Simon Thomas a valeur de manifeste. Née du sentiment d’impuissance, Should I stay or should I stay plonge au cœur d’un monde joyeusement tragique où le récit a disparu, où il ne reste que des bribes de conversations abstraites qui ouvrent immédiatement l’esprit à un déluge de questions. Comment vivre une vie dénuée de sens ? Comment vaincre l’inertie ? Comment prendre part à la marche du monde ? Pourquoi rester prisonnièr·e d’un espace vide, comme avalé·es par le temps ? Emmené·es par une mise en scène qui puise dans les bandes dessinées, les cartoons ou les jeux vidéo, Jules Churin, Heloïse Jadoul, Manon Joannoteguy, Lucas Meister tutoient l’absurde pour questionner la notion de choix, l’étirement du temps et la finitude des choses. Valse surréaliste où règne l’humour noir, la pièce distille une poésie grinçante et drôle.