Sirat
La traversée
De Oliver LaxeLe désert marocain, des roches et du sable à perte de vue… C’est dans ce décor apocalyptique qu’un père part avec son jeune fils pour retrouver sa fille disparue lors d’une rave party. Sur place, ils rencontrent un groupe de fêtards et de marginaux. Ensemble, ils progressent à travers les montagnes, portés par une même errance.
Dans l’islam, le Sirat est un pont très étroit, reliant l’enfer au paradis, que seuls les justes peuvent traverser. C’est ce type de chemin qu’empruntent les personnages : une route incertaine où chaque pas peut tout faire basculer. Ce qui ressemblait à une enquête se transforme progressivement en trip sous acide où les repères se brouillent. Le film glisse doucement de la réalité vers quelque chose de plus spirituel. Le réalisateur saisit cet entre-deux avec une précision “chamanique”. Pas d’effets visuels ni de filtres psychédéliques ici. C’est dans les plans les plus simples que le mystère surgit. La beauté du désert, le silence, le rythme des basses, la danse, les visages perdus… Tout semble suspendu. Même les scènes les plus violentes sont contenues, comme si la folie n’avait pas besoin d’être criée. On ne sait jamais vraiment où l’on est, ni où l’on va. Comme le groupe, le spectateur avance sans carte ni boussole. Le désert devient un miroir où chacun est confronté à ses douleurs et ses fantômes. Plus qu’une histoire de retrouvailles, ce film décrit une traversée initiatique. Une expérience dans un monde hostile, entre vie et mort, ombre et lumière.
D’Óliver Laxe, avec Sergi López, Bruno Núñez Arjona, Jade Oukid…
Sortie le 10.09.2025



