Juniore
Ex-fan des sixities
Apparu voici dix ans autour d’un tandem fondateur (Samy Osta à la basse, Anna Jean au chant), un temps septuor avant de se stabiliser à trois membres, Juniore creuse un sillon à la fois personnel et éminemment référencé, où l’on croiserait les ombres de Broadcast et Françoise Hardy, Joe Meek et Brigitte Bardot, Lee Hazlewood et Jacqueline Taïeb. Le tout avec une modestie sincère, dessinant des ambiances plus mates que moites. Comme s’il s’agissait de ne pas déranger, de simplement jouer avec quelques éléments facile- ment distinctifs, fortement ancrés dans des sixties fantasmées. De fait, ce groupe possède un charme suranné, une élégance qui fait mouche à chaque fois. Alors, évidemment, ceux qui étaient tombés en pâmoison devant La Fin du monde, son meilleur single paru en 2014, ne seront pas plus surpris par ses récentes livraisons. Mais après tout, c’est le cas d’énormément d’artistes. AC/DC, Ramones, Motörhead ou, plus près de nous, Oasis, n’ont jamais été loués pour leur capacité à se réinventer. Au contraire : on aurait tendance à aimer leurs chansons pour ces atmosphères immédiatement familières, rassurantes. Et toujours séduisantes.