Les Ardentes
Tout feu, tout femme
C’est l’un des plus gros festivals de rap en Europe… genre souvent viril, parfois misogyne et pas toujours correct. Si les femmes restent encore trop peu nombreuses dans le game, cette 17e édition des Ardentes, placée sous le haut “matronage” de Nicki Minaj, réunit à Liège quelques rappeuses jouant les premiers rôles. En voici quatre.
Doja Cat
C’est vrai, il y a un peu de Madonna chez cette Californienne. Dans cette posture provocatrice (jusqu’à tancer ses propres fans), ses looks spectaculaires, mais surtout sa capacité à se réinventer. Révélée en 2013 dans un registre R’n’B très psyché, Doja Cat a ensuite conquis le monde en prenant un virage pop balisé de tubes sucrés (Say So). La revoici avec Scarlet, quatrième album renouant avec son premier amour, le rap. Une franche réussite, symbolisée par le titre Paint the Town Red où, sur un sample de Walk on By de Dionne Warwick, elle lance calmement qu’elle n’a « plus besoin de la célébrité ». Il faut dire qu’elle a bien mieux : du talent.
Lala &ce
Lorsqu’il s’agit de designer les “boss” du rap français, les noms de bad boys se bousculent, entre Booba, Ninho, Nekfeu, PNL… mais les plus malins citeront Lala &ce. Née dans la banlieue lyonnaise, Mélanie Berthinier a fourbi ses armes au sein du collectif 667 de Freeze Corleone, et ne doit son succès qu’à elle-même. Plus précisément à son flow vaporeux piqué d’autotune et à cette trap métallique et sensuelle. En témoignent des titres comme Licorne, qu’on a hâte de la voir dompter sur scène.
Shay
En juin dernier, Shay mettait tout le monde d’accord à We Love Green : oui, la Bruxelloise, qui n’était alors quasiment jamais montée sur scène malgré trois albums impeccables, sait enflammer un public. Il faut dire que l’ex-jurée de l’émission Nouvelle école a des arguments à faire valoir. Repérée en 2016 par Booba, cette “jolie go” à la voix délicieusement éraillée concasse grime, afrotrap et R’n’B avec maestria, et place la barre très haut lors de ses concerts – qu’on espère désormais nombreux.
Kay the Prodigy
À l’Est, du nouveau. Originaire de Strasbourg, Kay The Prodigy s’est fait un nom grâce à des textes denses débités avec une nonchalance feinte sur des sons trap ou drill, à l’occasion teintés de soul ou de jazz. Portée sur un egotrip parfois salace, cette jeune prodige tire son épingle du jeu grâce à un flow déstructuré, des placements de voix faussement hasardeux hérités du rappeur montpelliérain Ateyaba, qu’elle cite comme une influence majeure. Sur scène, elle n’en demeure pas moins percutante.
Sélection / 11.07 : Destroy Lonely, DJ Snake, Gazo & Tiakola, Gunna, Jeune Mort, Josman, Keblack, Krisy, Lala &ce, Limsa, Naps, Nico Moreno, Niro, Offset, Prince Waly, Selug & $enar, Todiefor, Vacra, Werenoi, Ziak, Zinée // 12.07 : 21 Savage, Absolem, Arøne, BB Trickz, BEN plg, Bleuroise, Dalí, Dina Ayada, Doja Cat, Dystinct, Favé, Godson, Gradur, Joé Dwèt Filé, KZCO, La Fève, Leo SVR, Martin, Vachiéry, Morad, Nes, Ninho, Niska, Rim’K, Sexyy Red, Shay, So La Lune, STO, Uncle Waffles, Winnterzuko, Zéphir // 13.07 : 13 Block, Achim, Asdek, Ayra Starr, Bekar, Central Cee, D-Block Europe, Dau, Don Toliver, Furlax, Gen, H Jeunecrack, Hamza, Houdi, Kalika, Kyana, Lesram, Lyonzon, Major League DJZ, Norsacce, Peet, Poto Rico, Ronisia, RSKO, Slimka, Urumi, YG Pablo, Zola // 14.07 : ADVM, B.B. Jacques, Booba, Doums, Elgrandetoto, Enima, Fally Ipupa, Gapman, Jok’air, JRK 19, Kay The Prodigy, Kik, Lacrim, Leto, Nicki Minaj, Nono La Grinta, PLK, S.Pri Noir, SDM, TH, TIF, Tsew The Kid, Yeat, Zola & Koba LaD