Lille Piano(s) Festival
Édition spéciale
Lille Piano(s) Festival célèbre ses 20 ans, et affiche une forme olympique. Labellisé “olympiade culturelle”, ce rendez-vous initié par Jean-Claude Casadesus sort le grand jeu, conviant plus de 70 artistes internationaux, sous le haut patronage de Mozart…
Pour fêter cet anniversaire, il fallait au moins le grand Amadeus, dont on rejoue à Lille le répertoire à la façon d’un “marathon”. Les oeuvres n’ont pas été choisies au hasard, cette programmation se concentrant sur 15 de ses concertos et l’intégrale de ses sonates. En l’occurrence, comptez 18 partitions interprétées en un week-end par l’Allemand Herbert Schuch. « Un exploit physique, mental et artistique », promet François Bou, le directeur général de l’ONL, qui salue aussi le choix de ces pièces emblématiques. « Mozart les a écrites pour lui-même, pas sur commande. Elles sont très intimes, c’est du coeur-à-coeur ».
Accords parfaits
Parmi ces agapes symphoniques, ciné-concerts ou autres récitals (telles les Variations Goldberg, ici sublimées par l’accordéon de Fanny Vicens), Lille Piano(s) Festival ménage également une belle place aux sons et instruments “cousins”. Citons l’alliance entre le jazz et le tango de la bandonéoniste Louise Jallu, les envolées soul de la harpiste Sophye Soliveau ou “l’Audiograff” de Omur H, soit un graff qui joue de la musique électronique lorsqu’on le touche ! Enfin, cette édition spéciale réunit les trois chefs emblématiques de l’ONL : Jean-Claude Casadesus, Alexandre Bloch et son successeur, l’Américain Joshua Weilerstein, attendu en septembre mais bien présent pour cet anniversaire – histoire de débuter sur une bonne note !
Trois questions à … François Bou
« L’élitisme pour tous »
À la veille d’une édition très spéciale de Lille Piano(s) Festival, le directeur général de l’ONL nous en dévoile les contours.
Qu’est-ce qui fait le succès de ce festival ? Son esprit d’ouverture. Il s’agit de toucher le plus large public tout en jouant au plus haut niveau possible, de viser l’élitisme pour tous. Ensuite, c’est son foisonnement : il y a 70 artistes, plus d’une quarantaine de concerts, de nombreuses esthétiques, entre le classique, le jazz, les musiques du monde… L’ambiance de festival aiguise la curiosité et dédramatise l’accès à cette culture pour tous.
Pourquoi avoir choisi Mozart comme figure de cet anniversaire ? Sa vie artistique a été marquée par les commandes, sauf dans certains domaines : les concertos, qu’il a écrits pour lui-même, et les 18 sonates pour piano, qui sont un peu son journal intime. Il y partage ses joies, ses peines. Cette musique sublime permet donc de raconter son histoire.
Cette édition réunit aussi les trois directeurs musicaux successifs de l’ONL… Oui, c’est une idée d’Alexandre Bloch. Le festival arrive au moment où il termine son mandat de huit ans. C’est une façon de passer le flambeau entre les trois chefs : il y a là l’historique, le présent et le futur.
Sélection / 14.06 : Concert symphonique (Dir. Alexandre Bloch, ONL), Louise Jallu Quartet, Sophye Soliveau, Rémi Panossian Trio, Vladimir Torres Trio
15.06 : Concert symphonique #2 (Dir. Jean-Frédéric Molard, ORCW), Concert symphonique #3 (Dir. Jean-Claude Casadesus, ONL), Intégrale des sonates de Mozart par Herbert Schuch, Anna Tsybuleva, Piano Tutti Frutti, Vanessa Wagner, Cosmic Keys, Airelle Besson & Lionel Suarez, The Gallands, Mario Canonge Trio, Lé Gadianm, Samsara (ciné-concert Marc Euvrie)
16.06 : Charlot boxeur (ciné-concert Paul Lay), Concert symphonique #4 (Dir. Jean-Frédéric Molard, ORCW), Concert symphonique #5 (Dir. Joshua Weilerstein, ONL), Intégrale des sonates de Mozart par Herbert Schuch, Le Requiem (Chœur de chambre Septentrion), Rodolphe Menguy, Fanny Vicens, Kevin Chen, Justin Taylor, Masaya Kamei, Macha Gharibian Trio, Verb, David Enhco Quartet, Simon Fache