Home Cinéma Le Temps du voyage

Mémoire vive

Dans No pasarán, album souvenir (2003), Henri-François Imbert avait raconté l’internement en France des républicains espagnols à partir de cartes postales éditées à la fin des années 1930. Le Temps du voyage dévoile un autre enfermement, un autre pan honteux de l’histoire hexagonale. Construits par le gouvernement de Vichy, une trentaine de camps ont en effet servi à emprisonner les “nomades” jusque fin 1945 – soit 6 500 Tsiganes. Si le documentaire participe d’un effort de mémoire essentiel, il se laisse aussi porter par le plaisir des rencontres avec les “voyageurs”. Les moments de revendication se mêlent à des scènes plus intimes, parfois anecdotiques. Le film semble alors naviguer à vue, perdant un peu de sa nécessité. L’hommage à une communauté marginalisée n’en reste pas moins louable.

Raphaël Nieuwjaer / Photo : © Libre Cours

Documentaire de Henri-François Imbert. En salle


Articles similaires
(c) Haut et Court