Phénix de Valenciennes
Ombre et lumière
Noëmie KsicovaEn attendant (avec une impatience certaine) le Cabaret de curiosités en mars, voici déjà deux bonnes raisons de prendre la direction du Phénix de Valenciennes. Où l’on se réjouit de voir la nouvelle pièce de Noëmie Ksicova. On l’avait découverte avec Loss, pièce coup-de-poing dans laquelle elle ressuscitait un être disparu, en l’occurrence un adolescent suicidé. Cette fois, la metteuse en scène adapte L’Enfant brûlé, chef-d’œuvre du Suédois Stig Dagerman, publié en 1948. L’histoire débute avec un enterrement. Celui de la mère de Bengt, un jeune homme de 20 ans. Sa souffrance se transforme rapidement en violence, à l’égard de tout, et notamment de son père et de sa nouvelle compagne. Quelque part entre le drame familial et le thriller psychologique, au fil d’une mise en scène économe mais terriblement efficace, on assiste à la fin de l’innocence, et la fabrication d’un monstre. Mais de l’ombre à la lumière, il n’y a qu’un pas… que franchit aussi Georges Aperghis dans un autre spectacle. Avec Die Erdfabrik (soit “la fabrique de la terre”), le célèbre compositeur nous plonge dans les profondeurs de la mine de charbon. Imaginé avec l’écrivain et philosophe Jean-Christophe Bailly, ce voyage musical en clair-obscur s’accompagne d’un film d’animation, et offre du combustible à notre imaginaire…
L’Enfant brûlé : Valenciennes, 08 & 09.02, Le Phénix, 20h, 25 > 5€, lephenix.fr // Amiens, 14.02, Maison de la culture, 20h30, 25 > 10€, maisondelaculture-amiens.com
Die Erdfabrik : Valenciennes, 14.02, Le Phénix, 20h, 35 > 5€, lephenix.fr / opera-lille.fr