Perfect Days
Au jour le jour
Au début des années 1980, Wim Wenders s’est rendu au Japon pour retrouver le Tokyo de Yasujirō Ozu, son idole. Il en tirera un documentaire : Tokyo-Ga. Quarante ans plus tard, le réalisateur allemand est de retour dans la mégapole. Cette fois, il s’est attardé sur les toilettes publiques du quartier de Shibuya et leur architecture particulière. Un film touchant et optimiste.
Toute la semaine, Hirayama se réveille aux aurores pour nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Une tâche ingrate mais qu’il réalise avec assiduité et satisfaction. Sa routine se partage entre son travail, sa passion pour les plantes, la photographie, la lecture et ses cassettes audio datant des années 1960/70 (avec l’incomparable Lou Reed) qu’il écoute en roulant sur le périphérique. Une vie millimétrée dans laquelle cet homme mûr s’épanouit pleinement…
Leçon de vie
Il y a d’abord cet acteur, Kōji Yakusho, charismatique dans un rôle quasiment muet durant deux heures. Il y a aussi la beauté des toilettes japonaises, modernes et singulières avec leurs cabines transparentes qui deviennent opaques lorsque l’on pousse un bouton. Un contexte sublimé par le sens de la narration de Wenders. En répétant les mêmes scènes, le réalisateur crée un cadre familier pour mieux nous plonger dans le quotidien du personnage principal. Chaque variation, chaque rencontre annonce une nouvelle histoire – à l’instar des feuilles de l’arbre photographié tous les jours par Hirayama, qui changent en fonction de la lumière. Loin des émotions fortes que suscitent certains chefs-d’œuvre de Wenders (Paris, Texas, Les Ailes du désir…), Perfect Days observe sereinement le temps qui passe. Il offre une vision modeste et heureuse de la vie
De Wim Wenders, avec Kōji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano… En salle