J’ai été éduqué de manière autoritaire et francophile
Lignes de fracture
C’est un petit pays traversé de grandes contradictions. Une nation composée de frontières intérieures invisibles, où l’on parle plusieurs langues, et parfois même en anglais pour s’entendre… Dans cette pièce, Laurent Plumhans regarde la Belgique pour mieux ausculter nos fractures intérieures, et celles du monde.
Raconter la grande histoire à travers la petite. Telle est l’ambition de Laurent Plumhans. Dans C’est quand la délivrance ?, l’auteur et metteur en scène observait l’impact du chômage de masse sur le quotidien des jeunes générations. Pour sa nouvelle pièce, il s’intéresse cette fois à « la situation explosive contemporaine du monde », entre crises migratoires, environnemen- tales et politiques, et prend pour point d’ancrage la situation de son pays, la Belgique, écartelée entre deux cultures pas franchement enclines au rapprochement. « C’est d’autant plus cocasse et paradoxal que Bruxelles est la capitale de l’Europe » précise-t-il. Sur scène, nous suivons ainsi la vie d’un couple “mixte” : elle est francophone, lui néerlandophone, avec ce que cela suppose d’incompréhensions. Le spectacle, écrit en plusieurs langues, est entrecoupé « de moments de conférence », convoquant quelques apôtres du “vivre ensemble”, comme Thomas Piketty ou Cynthia Fleury. Et s’apprécie comme une allégorie de la fracture, à plusieurs échelles, de l’individu à l’Europe voire à celle de la planète. Tout un monde qui, à l’image de la patrie de Magritte, « pourrait être d’une grande richesse » mais demeure un « incompréhensible chaos… ».