Little Simz
Grey Area
Age 101 Music« J’emmerde ceux qui n’admettront jamais que je suis la meilleure, juste parce que j’ai des ovaires », affirme avec détermination Little Simz dans Venom. Sombre et haletant, le titre est à l’image de Grey Area, troisième album de la Londonienne la plus cotée du moment. Basse profonde, batterie survoltée et flow ténébreux… Simbi Ajikawo démontre une fois de plus son talent en alliant funk vaporeux, jazz évanescent et trap enfiévrée. Saluée par Kendrick Lamar lors de la sortie de Stillness In Wonderland en 2016, cette prodige de tout juste 25 ans place la barre plus haut encore. Elle modèle ici le beat à son image, intense et exaltée. Sur le tonitruant Offense, elle manie l’egotrip sans s’excuser, avant d’adopter un ton plus mélancolique avec Michael Kiwanuka (Flowers). Elle tempère ses désillusions sentimentales (Sherbet Sunset), tout en proclamant son amour d’elle-même dans un Selfish ensoleillé. Bref, ce disque introspectif et gorgé de spleen demeure néanmoins optimiste. Alors, au diable les haters, il n’en faut pas plus pour nous convaincre : Little Simz est bel et bien la meilleure.