Ty Segall
Sans égal
Il a l’érudition rock d’un Jack White, l’exubérance d’un Ariel Pink, l’attitude d’un Frank Black et la puissance d’un James Brown… L’oeuvre de Ty Segall se présente tel un arc-en-ciel, s’étirant du folk à l’indus avec des nuances glam pop. Anvers et Lille vont en voir de toutes les couleurs.
Chouchou de la jeune garde critique autant que de Philippe Manoeuvre (qui l’intronisa héritier de Kurt Cobain), Ty Segall n’est pas seulement un énième “sauveur du rock” dont personne n’a besoin. “Foutraque”, “abrasif”, le Californien redonne ses lettres de noblesse à des qualificatifs usés jusqu’à la corde. Surtout, il ne cesse d’abreuver les bacs de galettes punk, glam, rétromaniaques ou avant-gardistes. Une productivité comparable à celle de ses congénères en pyrotechnie de King Gizzard and the Lizard Wizard, ayant récemment foulé les planches de L’Aéronef à Lille avec la fougue psyché qu’on leur connaît. Segall devrait sur cette même scène, comme au Trix d’Anvers, atteindre ces hauteurs, sans oublier de zigzaguer en chemin. Le seul contenu de son dernier disque, Freedom’s Goblin, offre une vue imprenable sur l’étendue de son talent. Led Zep, le garage ou le disco s’y entrechoquent avec plus de succès que les particules dans l’accélérateur du CERN. Bricolo comme Beck et flamboyant comme King Tuff (dont il participe à l’expansif nouvel album), il y a au moins autant de Ty Segall différents que de name dropping dans cette chronique ! Tout ça pour le prix d’une place de concert.