Liima
Un conte nordique
À l’apogée de sa renommée, le groupe danois Efterklang demeurait un obscur projet pop qui sentait le sapin, il faut bien le dire. Sa réincarnation en Liima ressemble à une tentative de gommer les imperfections d’une vie antérieure austère.
Efterklang avait tout du mystérieux golem venu du froid, jouant une pop cérébrale enrichie de sons électroniques à écouter sous un plaid Strimlönn (49,90 €) en sirotant un thé à la cannelle dans une tasse Färgrik (0,99 €). Fin 2014, le trio donnait devant les caméras de la Blogothèque un “last concert” accompagné par les cordes d’un orchestre philharmonique, et des litres de larmes. Un moment qu’on retiendra comme le point culminant de la culture hipster. La chemise à carreaux était à peine sèche qu’apparaissait en 2016 Liima, soit l’union des trois Efterklang Casper Clausen, Mads Brauer et Rasmus Stolberg (facétieux bassiste moustachu) avec le génial percussionniste finlandais Tatu Rönkkö, pour un nouvel attelage moins rigide. Les quatre Scandinaves ont beaucoup voyagé pour enregistrer leurs deux disques, réchauffant leur electro-pop sous des latitudes charitables. L’album ii en 2016 inaugurait un style, mélange d’éléments organiques et de prothèses sonores numériques, sur lequel Casper Clausen “croone” en tenant le sérieux en respect. Bref, Liima saute gaiement sur le lit qui tenait Efterklang ensommeillé. La tournée actuelle, entamée aux côtés de Grizzly Bear et soutenant la parution de leur deuxième LP (1982), est l’opportunité d’assister à une renaissance sublime.
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