Glass vs Reich
Douce transe
L’orchestre national de Lille célèbre la musique minimaliste à travers deux de ses pionniers : les Américains Philip Glass et Steve Reich. L’occasion de plonger dans les racines d’un courant ne cessant, depuis plus de 50 ans, d’influencer les compositeurs contemporains.
Au début des années 1960, Glass et Reich posèrent les bases de la musique minimaliste (avec La Monte Young, Terry Riley ou John Adams). Apparu dans un New-York vibrant de sonorités jazz, ce courant avant-gardiste (qui doit aussi beaucoup à Erik Satie) détonne alors par son approche finalement “simple” : la répétition de motifs courts et entêtants. Une architecture mathématique servant un rythme obsessionnel ne dépaysant pas les amateurs de techno ou de house. « Ce principe itératif plonge l’auditeur dans une espèce de transe, que l’on retrouve dans les musiques électroniques et traditionnelles, par exemple soufies », explique Benjamin Attahir, compositeur en résidence au Nouveau Siècle, qui ouvre ce concert. Longtemps amis, Steve Reich et Philip Glass se fâchèrent au début des années 1970. Tandis que le premier creusa toujours plus cette veine répétitive (à l’image de Three Movements, composé pour un orchestre symphonique), le second inaugura un style plus classique, mélodique, incarné dans The American Four Seasons, le propulsant en « Vivaldi américain » selon le violoniste Robert McDuffie. C’est cette histoire exceptionnelle de la musique que l’onl nous raconte à travers ce “versus”, tenant autant de l’hommage que de la réconciliation.
Programme : Attahir : Sawti’l Zaman / Reich : Three Movements / Glass : The American Four Seasons, concerto pour violon n°2 (dir. : Keith Lockhart, violon : Robert McDuffie)