Moses Sumney
Clé de soul
En 2017, la soul se partage entre les gardiens du temple (le label Daptone Records, pour résumer), et les têtes chercheuses qui emmènent le genre ailleurs. Moses Sumney fait clairement partie de ces dernières. Complice de Dave Sitek (TV on the Radio) comme de Solange Knowles, guitariste pour Sufjan Stevens, pourvoyeur de merveilles pour Beck (Title of this Song, c’était lui), le jeune Californien à la voix haut perchée vient de signer un premier LP brillant. Affolant. Terrassant. Si Aromanticism ne parle que de l’absence d’amour, il a fait fondre à peu près tous ceux qui ont eu la chance de l’écouter – ou de l’admirer sur scène. Pop futuriste, folk autre, soul customisée… Quelque part entre Terry Callier (la coolitude soul jazz folk incarnée) et Kadhja Bonet (autre mutante réjouissante), Moses Sumney créera sans doute des vocations et suscitera beaucoup d’émules – mais aucun concurrent sérieux, tant la barre est haut placée.