Les Nuits Botanique
Jardins divers
A Bruxelles, Victor Hugo distingua « deux merveilles uniques au monde : la Grand Place et le panorama du Jardin Botanique ». Si la première n’a pas vraiment changé (ou si peu), le second est contrarié par quelques tours, mais vaut toujours le détour. Les “Nuits Bota” aussi : 130 concerts en moins d’un mois dans tous les styles. Entre pointures internationales et artistes locaux qui ne demandent qu’à éclore, voici déjà quatre valeurs sûres.
Kelly Lee Owens
La Galloise installée à Londres ne s’en vante pas, mais elle a tenu la basse au sein de The History of Apple Pie, soit l’un des groupes les plus calamiteux du revival indie rock nineties. Elle est encore jeune, on lui pardonne tout, surtout à l’aune de ses apparitions chez Daniel Avery et, plus encore, à l’écoute de son premier LP. Paru chez Smalltown Supersound, cette oeuvre mêle un timbre doux à des sons house, lorgnant parfois du côté d’un psychédélisme aventureux. On songe aux horizons dégagés par Erol Alkan et plus encore à Ghost Culture, autre Londonien pourvoyeur de musique électronique à écouter dans son salon comme en club.
Bruxelles > 13.05, Grand salon de concert, 19 h 30, 14 > 8 €
Barbagallo
À l’écart des modes, Julien Barbagallo s’est construit un parcours sans faute. Jugez plutôt : le natif d’Albi a tenu la batterie d’Hyperclean, Aquaserge, Tahiti 80 ou Bertrand Burgalat. Désormais installé aux fûts de Tame Impala (la formation australienne la plus populaire de ces dernières années), le multi-instrumentiste compose une oeuvre solitaire et intimiste où quelques voix filtrées s’entremêlent à des guitares acoustiques, caressées de subtiles touches synthétiques et d’un peu d’occitan.
Bruxelles > 15.05, Orangerie, 19 h 30, 20 > 14 €
Alex Cameron
Tout est mal qui finit bien. Sorti en 2014 dans un total anonymat, le premier album de l’Australien, Jumping The Shark, fut ressuscité l’an passé par Secretly Canadian – et une belle publicité de Foxygen. On découvrait alors huit bijoux de synthpop mélancolique, interprétés lors de cette tournée avec un saxophoniste. On pense à Nick Cave, pour la voix abyssale et les textes foutrement bien écrits, à John Maus pour le minimalisme des compos et à David Carradine, dans la façon qu’a ce grand échalas de danser. Promis, on ne le loupera plus !
Bruxelles > 19.05, La Rotonde, 20 h, 18 > 12 €
Sleaford Mods
Y a-t-il une formule Sleaford Mods ? Oui, évidemment. Un grand type, coupe César et gouaille d’enfer, déverse sa bile au micro pendant que son acolyte enfile les hectolitres de bière en appuyant sur UN bouton. La formule tourne-t-elle en rond ? Non, et c’est surprenant. Après une palanquée d’albums le tandem parvient à se renouveler, trouve l’inspiration au coin de la rue ou dans les journaux. Parrains putatifs de Slaves, Fat White Family ou Shame, les quadras de Sleaford Mods représentent les angry old men dont l’Angleterre avait rudement besoin.
Bruxelles > 16.05, Sous chapiteau, 19 h 30, 20 > 14 €
Bruxelles – 11 > 24.05, Botanique (+ Cirque Royal), 28 > 8 €, botanique.be
Sélection : Isaac Delusion, Albin De La Simone… (11.05) // Camille, Superpoze, Jesca Hoop… (12.05) // Bachar Mar-Khalifé, Romare, Kelly Lee Owens… (13.05) // Tindersticks, Hercules & Love Affair, Fishbach… (14.05) // Magnus, Agar Agar, Barbagallo… (15.05) // Asgeir, Sleaford Mods, Shannon Wright… (16.05) // Jacques, Brns, Møme… (17.05) // Juliette Armanet, Thomas Azier… (18.05) // Broken Back, Caballero & Jeanjass, Alex Cameron… (19.05) // Warhaus, Papooz, L’impératrice, Babyfather, Frànçois And The Atlas Mountains… (20.05) // Arno, Girls In Hawaii, Mélanie De Biasio, Thee Oh Sees, Chassol… (21.05) // Mathieu Boogaerts… (22.05)