Le Grand Bain
Tête la première
Quatre ans, c’est jeune à l’échelle d’un festival de danse. Mais cela suffit au Grand Bain pour devenir un rendez-vous artistique attendu dans l’Eurorégion. L’édition 2017 reste fidèle à ses principes : une grande diversité de formes permettant à chacun de « s’immerger dans le paysage chorégraphique contemporain ».
Aucun fil rouge ne relie les 16 spectacles présentés à Roubaix, Armentières, Arques ou Villeneuve d’Ascq. Mais comme chaque année, « des thèmes communs émergent », note Céline Bréant, directrice du Gymnase et coordinatrice du festival. Soit « la question de l’étrangeté des comportements humains, mais aussi celle de la singularité de nos parcours ». Avec la création Allonger les toits, le metteur en scène Frédéric Ferrer et le chorégraphe Simon Tanguy proposent une conférence dansée autour du premier patient diagnostiqué schizophrène, digressant sur le corps affecté. Plus intimiste, Mickaël Phelippeau (Avec Anastasia) signe le portrait chorégraphique d’une lycéenne au parcours atypique.
Bienvenue au club
Retour aux sources du langage hip-hop, réflexion sur l’invention du mouvement, danse à ressentir ou à écouter… le Grand Bain sonde la scène contemporaine. Il déniche des pièces innovantes tout en invitant des références internationales. Le prodige belge Jan Martens soutient ainsi trois jeunes talents via une carte blanche, et présente, pour la première fois à Roubaix, son hit The Dog Days Are Over. En clôture enfin, place à l’enfant du pays Thomas Lebrun, qui souligne la puissance fédératrice de la danse avec une proposition burlesque sur le clubbing, des années 1970 à aujourd’hui. On se jette à l’eau ?
__________________ LA PREUVE PAR TROIS__________________
Jaguar [de Marlene Monteiro Freitas, avec Andreas Merk]
Un look entre tennismen rétro et pros du fitness, une gestuelle empruntant aussi bien au mime qu’à l’expressionnisme allemand… Oui, le duo que forment Marlene Monteiro Freitas et Andreas Merk est singulier. Jaguar puise ses influences dans les contes d’Hoffmann comme dans le carnaval cap-verdien, et ouvre le festival de la plus belle des manières.
> Roubaix – 27.03, Théâtre de l’Oiseau-Mouche, 20 h, 15 > 5 €
Polis [d’Emmanuel Eggermont / L’Anthracite]
Chorégraphe de la compagnie lilloise L’Anthracite depuis 10 ans, Emmanuel Eggermont développe une écriture précise et minimaliste. Il a conçu Polis à la faveur de plusieurs résidences où les habitants ont exposé leur rapport à la ville. Le résultat ? Un spectacle pour cinq interprètes interrogeant notre aptitude à vivre ensemble.
> Roubaix – 30.03, Le Gymnase, 20 h, 15 > 5 €
They Might Be Giants [de Steven Michel / Carte blanche à Jan Martens]
Interprète dans plusieurs pièces de son compatriote Jan Martens, le jeune Steven Michel prend ici la casquette de chorégraphe, pour un premier solo éveillant l’imagination du spectateur. Rythmes saccadés, flashs lumineux et mouvements traversés d’une certaine animalité, le danseur, en mini-short assorti au fond de scène, sert une fantaisie visuelle rafraîchissante.
> Roubaix – 31.03, Théâtre de l’Oiseau-Mouche, 21 h, 15 > 5 €
Programme : Jaguar (Marlene Monteiro Freitas avec Andreas Merk) ( 27.03) // A taste of poison (Nicole Mossoux & Patrick Bonté), Allonger les toits (Frédéric Ferrer & Simon Tanguy) (28 & 29.03) // Gomme (Yasmin Rahmani & Loïc Touzé) (28 > 30.03) // Πόλις (Polis) (Emmanuel Eggermont) (30.03) // Avec Anastasia (Mickaël Phelippeau), They Might Be Giants (Steven Michel) ( 31.03) / Tide (Bára Sigfúsdóttir), Prins of Networks (Rodrigo Sobarzo de Larraechea), The Dog Days Are Over (Jan Martens) ( 01.04) // / Retour sur terre (Christophe Haleb), Jours étranges (Dominique Bagouet & Catherine Legrand) (04.04) // BAMBI un drame familial (Mark Tompkins ) (05.04) // L’Aveuglement (Mylène Benoît) (06 & 07.04) // / Ornement (Vania Vaneau & Anna Massoni), Les rois de la piste (Thomas Lebrun) (07.04) // Minuscule tentation (Isida Micani & Spike) (08.04)