Kate McIntosh
Abracadabrante
Venue de Nouvelle-Zélande et installée à Bruxelles depuis plusieurs années, Kate McIntosh concocte des pièces surprenantes, emplies d’objets détournés, d’humour absurde et de réflexions scientifico-magiques sur l’existence. Portrait d’une illusionniste de la performance.
Dans un spectacle de Kate McIntosh, rien ne se perd et tout se transforme. Quelques chaises et des sacs en papier traînés sur le sol simulent une pluie battante tandis que le bruit de notre respiration sert la bande son (All Ears). Parfois, on est même invités à rafistoler des bibelots détruits par d’autres spectateurs (Worktable). Son monde ressemble à une fabrique surréaliste où, en laborantine espiègle, elle manie les objets et les idées avec la même aisance. Qu’elle expose les lois de l’univers en robe à paillettes vertes dans Dark Matter ou ausculte nos émotions telle une météorologue dans All Ears, la Néo-Zélandaise brouille la frontière entre le tangible et le mystérieux.
Interaction
Formée à la danse classique et contemporaine en Australie, Kate McIntosh débarque en Europe à l’âge de 19 ans. Elle rejoint d’abord de grands chorégraphes en tant qu’interprète, dont Michèle Anne De Mey et Tim Etchells. C’est en 2004 qu’elle développe ses propres projets… Elle embrasse alors toutes les possibilités qu’offre la performance : elle crée des installations vidéo, devient membre du collectif belge PONI, s’inspire des arts plastiques. « Surtout, j’ai pris la parole, commencé à communiquer avec le public. Ce fut sacrément libérateur » se souvient-elle. Ce lien avec les spectateurs devient le moteur de son art. « J’aime les pièces qui n’imposent pas un point de vue. Je m’adresse à l’imaginaire de chacun » précise-t-elle. Une démarche à l’origine de In Many Hands, sa dernière création, qui place le public au centre de l’action. On s’installe autour d’une table dans la pénombre pour faire circuler des objets énigmatiques, suscitant des réactions spontanées et mettant en jeu le toucher, l’odorat et l’ouïe de chacun. « La pièce dépend du groupe, de la sensibilité et la façon dont chaque individu perçoit le monde ». Lequel devient dès lors fascinant.