Glass Animals
Dans les nuages
L’écosystème de Glass Animals est plutôt sans relief et luxuriant. C’est dans une jungle nommée Spotify que le groupe d’Oxford a imposé sa griffe : une pop synthétique soyeuse et audacieuse. Pas une mince affaire de tirer son épingle du jeu dans cette vaste discothèque impersonnelle. Mais, que trouve-t-on derrière cette gloire du streaming ?
Peu d’entre nous ont acheté Zaba, le premier disque de Glass Animals. Il a pourtant été l’un des albums les plus écoutés en 2014, affolant les compteurs – très précis – des plateformes d’écoute en ligne. Le groupe de Dave Bayley est ainsi devenu le symbole « indé » du nouveau modèle économique de la musique enregistrée (celui qui permet de s’acheter une Twingo au bout d’un million d’écoutes). La pop aérienne des Oxfordiens se prêtait-elle particulièrement à une diffusion via les canaux dématérialisés du cloud ? Peut-être. Mais, cela n’a pas empêché le quatuor de rafler une nouvelle fois la mise lors d’une tournée mondiale – tandis que le Royaume- Uni restait relativement insensible à ses charmes.
Les pieds sur terre
Une assise hors-sol mais un talent incontestable si l’on écoute How To Be a Human Being, deuxième album paru fin août. Ce dernier est un réservoir de trouvailles mélodiques : des airs R’n’B brûlants, une finesse de production et cet aplomb qui permet à Glass Animals de doubler ses compatriotes Wild Beasts dans le couloir de la synth pop élégante. Gageons que ces animaux fragiles sauront redescendre des altitudes stratosphériques pour poser avec assurance leurs pattes de velours sur scène.