Ça ira (1) fin de Louis
Joël Pommerat ravive la Révolution
Il a sondé les rapports familiaux ou l’aliénation par le travail, navigué des contes au cabaret revisité. Mais jamais il ne s’était emparé d’un épisode historique de façon frontale. Dans sa dernière pièce, Joël Pommerat explore un moment fondateur de notre mémoire politique : la Révolution française.
Quatre heures et demie de spectacle, 14 comédiens, et un thème hautement romanesque. « J’avais envie de travailler sur une grande épopée », explique Joël Pommerat, qui savait aussi ce qu’il ne voulait pas : « Un titre simpliste, qui en dise trop sur son sujet ». D’où cet énigmatique Ça ira (1) fin de Louis, renvoyant aux « aristocrates à la lanterne » de la chanson, et laissant présager une possible suite… C’est pourtant bien de la Révolution dont il s’agit dans cette succession de scènes qui s’étalent des balbutiements de 1786 aux prémices de la Terreur, en 1792. Les points de vue alternent entre le coeur du pouvoir (Louis XVI et son entourage) et celui de l’Assemblée constituante, où les députés font le difficile apprentissage de la démocratie. Pommerat s’autorise d’ailleurs quelques libertés avec l’Histoire, tel ce selfie raté avec le roi, mais aucun Robespierre, Marat ou Danton ne sera nommé, « pour que l’on s’attache non pas aux personnes mais aux idées ». Pour mieux mettre l’accent sur des valeurs républicaines aujourd’hui remises en cause ? L’homme de théâtre nuance : « Je ne cherche pas à créer un lien avec l’actualité. Plutôt à mettre le spectateur dans une situation de contrainte, en l’obligeant à s’interroger ».
Site internet : http://www.maisondelaculture-amiens.com
Pour les Expositions : Ouverture du mardi au samedi de 13h à 19h, en continu les soirs de spectacles. Le dimanche de 14h à 19h.