Voyage au bout de la nuit
Le Collectif les Possédés
« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déceptions et fatigues ». Alors imaginons ! Le Collectif les Possédés adapte le chef-d’oeuvre de Céline dans une mise en scène épurée. Sur le plateau, quelques tables métalliques de diverses tailles deviennent des collines, des cases africaines, des buildings au fur et à mesure de ce voyage qu’entreprend Bardamu autour du monde. Un « puceau de l’horreur » qui s’est enrôlé comme ça, attiré par les flonflons de l’armée, pour la grande boucherie, errant ensuite en Afrique, à New-York pour atterrir dans la morne banlieue parisienne… Mais ce sont surtout les mots qui remplissent l’espace – le vide au fond des hommes. Une langue argotique, protéiforme et déclamée (incarnée) par un Rodolphe Dana moustachu et vêtu d’un blouson de cuir. Un Charlot métaphysique parfait en anti-héros tragi-comique, qui n’en finit plus de se fracasser sur l’humaine bêtise.