Cactus festival
On ne louera jamais assez ce petit festival qui refuse le sacrifice de l’intime au nom du succès. Le Cactus Festival n’a rien à voir avec les proverbiaux « grands raouts de l’été ». Ici, on prend son temps – pourvu qu’il soit beau – et on apprécie à leur juste valeur quelques artistes triés sur le volet. De la verdure, une scène unique, moins d’une dizaine de concerts par jour… Bref, on est loin des supermarchés du live proposés à peu près partout ailleurs. Reste à voir si l’affiche mérite qu’on se pose dans ce cadre bucolique. Oh, c’est certain, on ira au bar durant les vocalises d’Anna Calvi, et les locaux de l’étape (Goose, Balthazar, dEUS) ne sont pas les plus rares.
Mrs Jones
En revanche, on se réjouit de (re)découvrir, dans ce havre de paix qu’est le Minnewaterpark, les ballades vénéneuses de Perfume Genius ou l’intimisme de Timber Timbre – d’autant que sa tête pensante, Taylor Kirk, est aux manettes du prochain album de Lou Doillon. Tout aussi délicats, les empilements sonores electro-soul de Sohn, qui contrastent avec les rythmes sauvages des rockeurs californiens de Black Rebel Motorcycle Club. Enfin, on se pointe, en curieux, à la prestation de Grace Jones. La chanteuse musculeuse incarne à elle seule tout un pan des eighties : shootée par Jean-Paul Goude, l’ex de Dolph Lundgren fut également aperçue chez Alex Cox (Straight To Hell, 1987), aux côtés de Schwarzy (Conan Le Destructeur, 1984), mais aussi chez Gérard Pirès (Attention Les Yeux !, 1976). Eh ouais.