Cold In July
Talion d’Achille
De Jim Mickle, avec Michael C. Hall, Don Johnson, Sam Shepard, Vinessa Shaw...Un thriller ? Un western ? Une étude de mœurs ? Un peu de tout cela à la fois dans le quatrième long-métrage de Jim Mickle. La violence âpre de ce film sous haute tension trimballe une morale qui n’est pas forcément la nôtre. Mais celle d’une certaine société du sud des États-Unis.
Texas, 1989. Richard Dane, travailleur modeste, est réveillé en pleine nuit par un cambrioleur. Qu’il abat, presque par hasard. Érigé en héros de son bled de rednecks, ce bon père de famille tiraillé par les remords vit dans la crainte d’une vengeance du père de la victime… À première vue, Cold In July sort des sentiers battus. Certes, on songe à Nerfs À Vif (1991), dans lequel Nick Nolte était harcelé par Robert De Niro. Est surtout pointé du doigt un monde où les armes à feu sont vénérées comme des totems – mais pas par tous, heureusement. Pourtant, peu à peu, le film prend d’autres chemins et, de fausses pistes en coups de théâtre, nous entraîne vers une histoire où l’on fait justice soi-même. La mise en scène s’avère parfaite et les comédiens, remarquables ; à commencer par Michael C. Hall (Dexter, Six Feet Under), très crédible dans son rôle d’Américain moyen dépassé. Sam Shepard émeut et Don Johnson cabotine à tout va. Reste une morale trouble : ce film est adapté du roman homonyme signé Joe R. Lansdale. Cet écrivain a souvent défendu des valeurs texanes, disons, vieille école. Quand les autorités ne sont plus dans le coup – voire corrompues – la loi du talion s’impose. Drôle de message.