Breton
War Room Stories
(Cut Tooth / Believe Recordings)Ambitieux, à la fois introspectif et exutoire, ce second LP renvoie l’image d’un Breton bien (mieux ?) dans ses pompes. War Room Stories est un enfant bâtard, à cheval entre des influences musicales – et culturelles – multiples. De l’électro-rock à la France, du R&B à la Pologne, de Berlin à la cold-wave. Et puis Londres, la sacro-sainte, où les quatre potes donnaient naissance, en 2012, à Other People’s Problems (2012), porté par la bombe Edward The Confessor. Le tout depuis le Lab, une banque désaffectée du sud de la capitale, d’où le quatuor opérait en quasi-autarcie. Aujourd’hui, nos amis ont fait le deuil de leur antre et travaillé dans l’intimité rassurante du Funkhaus, qui abritait autrefois les studios de radio de Berlin-Est. Le résultat questionne avant d’enthousiasmer. La guitare a cédé sa place aux cordes et aux synthés désincarnés. Le chant de Roman Rappak s’avère moins sujet aux distorsions froides et répétitives. La démarche paye (Brothers), comme sur les tubesques S4, Envy ou Got Well Soon, envoyés en éclaireur ces derniers mois. Les nombreuses références affichées confèrent au projet un aspect protéiforme, le fruit d’une bande de touche-à-tout ayant pris pas mal de bouteille.