Arras Film Festival
Ecran Total
On entend déjà les sceptiques : « Encore un festival de cinéma… Avec des salles obscures, des films en provenance des quatre coins du monde, des spectateurs très heureux et des cinéastes récompensés… À part ça ? » À part ça, le programme est sacrément riche. Entrez donc, on connaît l’ouvreuse.
À l’origine, le Festival du Film d’Arras est le fruit d’une poignée de cinéphiles arrageois regroupés au sein de Plan-Séquence. Née il y a plus de vingt ans, cette association propose, toute l’année durant, des classiques, des rétrospectives, des ciné-goûters pour les plus jeunes… Son action ne se cantonne pas à Arras : jusqu’en juin dernier, les soirées Bon Chic Mauvais Genre (une double affiche mensuelle de cinéma rare et autre présentée au Majestic de Lille) bénéficiaient de son soutien avisé. Mais la grande affaire de Plan-Séquence, c’est le festival du Film d’Arras.
Au programme
Comme dans n’importe quelle manifestation de ce type, on trouve une compétition, de nombreuses avant-premières, des rétrospectives (cette année, la Guerre de Sécession et les films d’espionnage) et des grands noms, tels Yolande Moreau ou Patrice Leconte. Ce dernier bénéficie d’un hommage orienté sur sa part sombre (citons l’excellent et cruel Tandem (1987) ou le claustrophobe Monsieur Hire (1989)). « Et Les Bronzés ? » pestent les aigris. Pas cette fois, car il s’agit de coller à l’actualité du cinéaste dont le dernier film en date, Une Promesse, adapté de Stephan Zweig, est plutôt sérieux.
Complètement à l’Est
Pas frileux, ce festival met en avant le cinéma des pays de l’Est. « C’est gris et triste ! » protestent certains au fond. Mais entre la Hongrie, les Balkans ou le fer de lance roumain, les esthétiques sont très variées. Même si, c’est vrai, on aborde les thèmes de la famille et de sa dissolution, les problèmes liés au capitalisme sauvage ou le passé stalinien difficile à assumer… à ce sujet, citons D’une Vie À L’Autre, de l’allemand Georg Maas, relatant l’histoire d’une femme vivant heureuse depuis vingt ans en Norvège, et confrontée à son rôle dans la Stasi.
Enfin, le Festival ne se contente pas de projeter des bobines ; il soutient directement de jeunes cinéastes par le biais d’une plate-forme de co-production et des bourses. Avec une belle réussite, puisque Miel, du turc Semih Kaplanoglu, Ours d’or 2010, avait reçu une aide du Festival d’Arras. Tiens, on n’entend plus personne râler.
Invités : Patrice Leconte (rencontre le 11.11), Yolande Moreau (rencontre le 16.11)
8>17.11.2013, Arras, 3 à 6€ la séance, abonnement 5 films : 25€ ; 10 films : 40€,
www.arrasfilmfestival.com
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