The Child of Lov
The Child of Lov
Double Six Records/PIASEn février dernier, Cole Williams, 25 ans, se voyait auréolé du NME Radar Award et ce, sans avoir jamais donné un concert. Pourquoi ? La réponse tient en dix compositions d’une intensité folle. Rien d’étonnant donc, à la présence de Thundercat (ancien bassiste de Flying Lotus), DOOM et Damon Albarn (Blur) sur ce premier album. Expliquant, entre autres, la basse très Gorillaz de Heal, soutenue par une guitare résolument funky pour mieux dévoiler un timbre haut-perché, presque nasillard, qu’on retrouve sur le blues spectral de Warrior. Nourri à la musique noire américaine, de Prince à Stevie Wonder, du gospel au hip-hop, ce grand gaillard s’en fait aujourd’hui l’un des plus sincères défenseurs. Aux côtés de DOOM, il lâche Owl, un rap chaud grâce aux choeurs, mais sombre. Très sombre. Laissant place à une voix masculine éraillée portée par des cors flamboyants, le producteur surdoué canalise un trop-plein d’énergie créative avec Fly, petite mélodie sur fond de grosse symphonie qui, une fois domptée, ne quitte plus l’esprit. Le nôtre reste marqué au fer rouge par ce premier essai qui ingurgite le passé pour mieux cracher le futur.