Jules Julien
Haïku graphique
« Tiens ! LM publie un seul portfolio avec plusieurs artistes ? » s’exclame le béotien. Que nenni ! Répondons-nous fièrement. Mais voilà : Jules Julien est pluriel. et, si son travail s’inscrit, comme beaucoup d’autres, dans des séries, il a été difficile, voire impossible, d’en privilégier une au risque de négliger des pans entiers de son oeuvre. Le parcours de ce trentenaire issu du sud de la France paraît classique : des études d’art appliqués, un job dans une agence de publicité… Mais très vite, l’envie de fuir le monde salarié et, surtout, ne plus avoir un patron sur le dos le poussent à voler de ses propres ailes. Amoureux du logiciel de dessin vectoriel Illustrator, le désormais Parisien prend un malin plaisir à dessiner des visages hyperréalistes d’une douceur et d’une finesse incomparables. « L’idée, c’est qu’il n’y ait pas de patte », explique-t-il. Humilité ? Envie de s’effacer derrière l’oeuvre ? Plutôt de toucher au plus près la réalité, afin de confondre le dessin et les photographies dont il s’inspire. Après avoir fait ses armes dans la presse gay, en France (Têtu) et outre-Atlantique (Out!), le jeune homme prend du recul, refusant la niche de l’homoérotisme. Jouant sur le contraste entre les aplats de noir et les couleurs douces, son travail repose entre autres sur le subconscient, où des visages dénués de regard arborent des revolvers ou des arbres. Ce travail, qui tient presque du haïku graphique, a séduit les Japonais : « À Tokyo, le public s’enthousiasmait, j’entendais le fameux « kawaii ! » mais en s’approchant, les gens découvraient des détails un peu plus sombres », s’amuse Jules Julien. Qui retourne à sa palette, s’imaginer de nouvelles identités (graphiques, forcément).
Site internet : http://www.riseberlin.com/
Wednesday to Saturday, 14.00 to 19.00 h (during exhibitions), or by appointment.
BEYONDERGROUND Festival, exposition collective, 26 & 27.04, Hasselt, www.beyonderground.com